Discours de Vladimir Poutine: : allocution à l’Assemblée Fédérale le 1er mars 2018
Le président de la Russie, Vladimir
Poutine : – Citoyens de
Russie, membres du Conseil de la Fédération et de la Douma d’État,
L’allocution d’aujourd’hui est un événement très spécial,
tout comme l’époque dans laquelle nous vivons, où les choix que nous faisons et
chaque mesure que nous prenons sont appelés à façonner l’avenir de notre pays
pour les décennies à venir.
C’est à de tels moments charnières que la Russie a
prouvé, à maintes reprises, sa capacité à se développer et à se renouveler, à
découvrir de nouveaux territoires, à construire des villes, à conquérir
l’espace et à faire des découvertes majeures. Cet élan résolument tourné vers
l’avenir, joint à nos traditions et à nos valeurs, a assuré la continuité de
l’histoire millénaire de notre nation.
Nous avons connu des transformations importantes et
difficiles et nous avons été capables de surmonter de nouveaux défis
économiques et sociaux extrêmement complexes, nous avons préservé l’unité de
notre pays, édifié une société démocratique et l’avons mise sur la voie de la
liberté et de l’indépendance.
Nous avons assuré la viabilité et la stabilité de presque
tous les domaines de la vie, ce qui est essentiel pour un immense pays
multi-ethnique comme le nôtre, avec sa structure fédérative complexe et la
diversité de ses cultures, avec des clivages historiques qui sont encore
présents dans la mémoire du peuple et des défis importants auxquels la Russie a
dû faire face tout au long de son histoire.
Cependant, si la durabilité est le fondement du
développement, elle ne le garantit pas. Nous n’avons pas le droit de permettre
qu’une situation, lorsque la stabilité a été atteinte, conduise à
l’autosatisfaction, d’autant plus qu’il reste tant de problèmes non résolus.
Aujourd’hui, la Russie se classe parmi les pays chefs de
file dans le monde, avec un fort potentiel, tant pour l’économie à
l’exportation que pour la défense. Mais nous n’avons pas encore atteint le
niveau requis pour mener à bien notre tâche essentielle et garantir la qualité
de vie et la prospérité de la population. Mais nous devons le faire et nous le
ferons.
Comme je l’ai dit dans le passé, le rôle et la position
de l’État dans le monde moderne ne sont pas déterminés uniquement ou
principalement par les ressources naturelles ou les capacités de
production ; le rôle décisif est joué par le peuple, ainsi que par les
conditions de développement, d’affirmation de soi et de créativité de chaque
individu. Par conséquent, tout dépend des efforts déployés pour préserver le
peuple de Russie et garantir la prospérité de nos citoyens. Nous devons
réaliser une percée décisive dans ce domaine.
Je le répète, une base solide a été créée pour cela. Par
conséquent, nous pouvons maintenant définir et accomplir de nouvelles tâches.
Nous avons déjà une expérience considérable dans la mise en œuvre de programmes
et de projets sociaux ambitieux. L’économie russe a fait la preuve de sa
résilience et la situation macro-économique stable actuelle nous ouvre de
nouvelles perspectives pour aller de l’avant et maintenir une croissance à long
terme.
Enfin, le monde accumule actuellement un énorme potentiel
technologique qui permet de réaliser une véritable percée dans l’amélioration
de la qualité de vie de la population et la modernisation de l’économie, de
l’infrastructure et du mode de gouvernement de l’État et de l’administration.
L’efficacité avec laquelle nous serons capables d’utiliser les potentialités
colossales de la révolution technologique et comment nous répondrons à ses
défis dépend de nous seuls. Dans ce sens, les prochaines années seront
décisives pour l’avenir du pays. Je répète, ces années seront décisives.
Je vais vous dire pourquoi. Ce que je vais dire
maintenant n’a aucun lien avec le cycle politique national ou même avec
l’élection présidentielle. Peu importe qui est élu président, chaque citoyen
russe et chacun d’entre nous doit être capable de voir ce qui se passe dans le
monde, ce qui arrive autour de nous et à quels défis nous sommes confrontés.
La cadence des progrès technologiques s’accélère
fortement. Elle augmente de façon spectaculaire. Ceux qui parviendront à
profiter de cette vague technologique feront un bond en avant. Ceux qui n’y
parviendront pas seront submergés et noyés par cette vague.
Le retard et la dépendance technologiques se traduisent
par une réduction de la sécurité et des possibilités économiques du pays et,
finalement, par la perte de sa souveraineté. C’est la situation
actuelle. Le retard affaiblit et érode inévitablement le potentiel humain.
Parce que les nouveaux emplois, les entreprises modernes et une vie attrayante
se développeront dans d’autres pays, plus prospères, où iront les jeunes gens
instruits et talentueux, ce qui épuisera les pouvoirs vitaux et l’énergie pour
développer la société.
Comme
je l’ai dit, les changements concernent la civilisation dans son ensemble, et
l’ampleur même de ces changements, exigent une réponse tout aussi puissante. Nous sommes prêts à la fournir. Nous sommes prêts pour
une véritable percée.
Ma confiance se fonde sur les résultats que nous avons
obtenus ensemble, même s’ils peuvent paraître modestes à première vue, ainsi
que sur l’unité de la société russe et, encore plus important, sur l’immense
potentiel de la Russie et de notre peuple talentueux et ingénieux.
Pour aller de l’avant et nous développer de manière
dynamique, nous devons élargir la liberté dans tous les domaines, renforcer les
institutions démocratiques, les gouvernements locaux, les institutions de la
société civile et les tribunaux ainsi qu’ouvrir le pays au monde, aux idées
nouvelles et aux initiatives.
Il est grand temps de prendre un certain nombre de
décisions difficiles qui se font attendre depuis longtemps. Nous devons nous
débarrasser de tout ce qui entrave notre développement et empêche les gens de
libérer pleinement leur potentiel. Il est de notre devoir de concentrer toutes
les ressources et de rassembler toutes notre force et notre volonté dans cet
effort audacieux qui doit apporter des résultats.
Faute de quoi, il n’y aura pas d’avenir pour nous, nos
enfants ou notre pays. Il ne s’agit pas de conquérir ou de dévaster notre
terre. Non, le danger n’est pas là. La principale menace et notre principal
ennemi est le fait que nous sommes à la traîne. Si nous sommes incapables
d’inverser cette tendance, nous le serons encore plus. C’est comme une maladie
chronique grave qui ruine constamment l’énergie du corps et le détruit
progressivement de l’intérieur. Bien souvent, le corps ne s’aperçoit pas de ce
processus destructeur.
Nous devons maîtriser le pouvoir créatif et stimuler le
développement de façon à ce qu’aucun obstacle ne nous empêche d’avancer avec
confiance et indépendance. Nous devons prendre notre destin en main.
Collègues,
Quelle devrait être notre priorité ? Permettez-moi
de répéter que je crois que le principal facteur de développement est le
bien-être du peuple et la prospérité des familles russes.
Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2000, 42 millions de
personnes vivaient au dessous du seuil de pauvreté, ce qui représentait près de
30% ou 29% de la population. En 2012, cet indicateur est tombé à 10%.
La pauvreté a légèrement augmenté avec la crise
économique. Aujourd’hui, 20 millions de Russes vivent dans la pauvreté. Bien
sûr, c’est beaucoup moins que les 42 millions de personnes de l’année 2000,
mais c’est encore beaucoup trop. Il y a même des travailleurs qui doivent mener
des vies très modestes.
Pour la première fois dans notre histoire récente, le
salaire minimum a été aligné sur le niveau de subsistance. Cette disposition
entrera en vigueur le 1er mai 2018 et profitera à environ 4
millions de personnes. C’est une mesure importante mais qui n’offre pas encore
de solution fondamentale.
Nous devons revoir la structure de l’emploi, devenu
inefficace et archaïque, proposer de bons emplois qui motivent les gens,
améliorer leur bien-être et les aider à découvrir leurs talents. Nous devons
créer des emplois décents et bien rémunérés. Cela permettrait d’atteindre l’un
des objectifs importants pour la nouvelle décennie, qui est de garantir une
croissance soutenue des revenus réels et de réduire le taux de pauvreté d’au
moins la moitié au cours des six prochaines années.
Il
est de notre devoir moral d’apporter un soutien complet aux membres de la
génération plus âgée, qui ont apporté une contribution immense au développement
national. Les citoyens âgés doivent jouir de conditions dignes pour une vie
longue, active et en bonne santé. Plus important, nous devons augmenter les
pensions de retraite et les indexer régulièrement pour qu’elles dépassent
l’inflation. Nous nous efforcerons
également de réduire l’écart entre le montant des pensions et les salaires de
pré-retraites. Et, bien sûr, nous devons augmenter la qualité des soins de
santé et de l’aide sociale pour les citoyens âgés et aider les personnes seules
et celles confrontées à des problèmes dans leur vie.
Nous
devons aborder toutes ces questions selon une approche globale. Comme je le
vois, le nouveau gouvernement devra élaborer un programme spécial d’aide
systématique aux citoyens âgés et d’amélioration de leur qualité de vie.
Nous considérons que chaque personne est importante et
précieuse. Les gens doivent savoir qu’on a besoin d’eux et ils doivent vivre
une vie longue et en bonne santé et profiter de leurs petits-enfants et de
leurs arrière-petits-enfants. Ils doivent pouvoir voir leurs enfants grandir et
réussir dans un pays puissant, prospère et qui se développe rapidement, et
atteint de nouveaux niveaux de développement.
La Russie doit s’affirmer fermement parmi les cinq plus
grandes économies mondiales et son PIB par habitant doit croître de 50%
jusqu’au milieu de la prochaine décennie. C’est une tâche très difficile. Je
suis convaincu que nous sommes prêts à l’accomplir.
Bien entendu, l’espérance de vie est un paramètre d’une
importance fondamentale pour évaluer le bien-être des citoyens et du pays. En
2000, la Russie affichait une espérance de vie d’un peu plus de 65 ans, celle
des hommes tombant au-dessous de 60 ans. Ce n’est pas seulement bas,
c’est une tragédie et ce paramètre est tragiquement inadéquat.
Ces
dernières années, la Russie a affiché une augmentation importante de son
espérance de vie moyenne, qui est parmi les plus élevées au monde. Nous avons réussi à accomplir cette tâche. L’espérance de
vie a augmenté de plus de sept ans et se monte actuellement à 73 ans. Mais
bien sûr, ce n’est pas suffisant non plus. Aujourd’hui, nous devons nous fixer
un tout nouvel objectif. D’ici la fin de la prochaine décennie, la Russie doit
rejoindre avec confiance le club des pays affichant une espérance de vie de 80
ans et plus, qui comprend le Japon, la France et l’Allemagne.
En même temps, l’espérance de vie des gens menant une vie
en bonne santé, active et pleine lorsqu’ils ne sont pas entravés par la
maladie, doit croître plus rapidement que ce qui est prévu. Je suis convaincu
que nous pouvons atteindre cet objectif, compte tenu des tendances positives
des années précédentes. Pour cela, toute la Russie devra faire un saut
quantique dans son développement pour que la vie de chaque personne soit
transformée.
Collègues,
Nous
devons créer un environnement moderne et transformer les villes et les villages
dans tout le pays. Ce faisant, nous devons nous assurer qu’il préservent leur
identité et leur héritage historique. Nous avons déjà une expérience positive
avec la rénovation de l’environnement et de l’infrastructure urbains.
Permettez-moi de développer ce point. Des villes comme Kazan, Vladivostok et
Sotchi ont déjà profité de telles améliorations. Le changement est en cours
dans de nombreuses capitales régionales et de nombreuses petites villes. Dans
l’ensemble, nous savons comment le faire.
Je
propose de lancer un programme de développement du territoire à grande
échelle en Russie, qui comprendrait le développement des villes et d’autres
communautés en doublant les dépenses dans ce domaine au cours des six
prochaines années.
Il
est évident que l’effort pour développer des villes et d’autres communautés va
de pair avec la nécessité de relever des défis dans d’autres domaines, y
compris la santé, l’éducation, l’environnement et le transport. Les initiatives
dans tous ces secteurs nécessiteront des fonds supplémentaires. J’en parlerai
plus loin dans mon discours.
La
rénovation urbaine devrait être soutenue par l’introduction de techniques et de
matériaux de construction de pointe, de solutions architecturales modernes, de
technologie numérique pour les services sociaux, les transports et les services
publics. Entre autres choses, cela rendrait le secteur du logement plus
transparent et plus efficace, de manière à ce que les gens bénéficient de
services de qualité à un coût raisonnable.
Ce
projet d’envergure promet de meilleures perspectives de développement économique
et social, un cadre de vie moderne et un climat favorable aux initiatives
culturelles et civiles, les petites entreprises et les start-ups. Tout cela
faciliterait l’émergence d’une classe moyenne importante et créative en Russie.
Bien entendu, beaucoup dépendra des autorités municipales
et locales et de si elles seront réceptives aux idées nouvelles. La capacité de
répondre aux divers besoins des différentes générations, y compris les familles
avec enfants, les retraités et les personnes handicapées, sera également
déterminante. La population doit avoir son mot à dire sur l’avenir de ses
villes et villages. Nous en avons discuté à maintes reprises avec les
dirigeants des municipalités. Aujourd’hui, je ne dis pas cela uniquement pour
cocher la case. Je vous demande de le porter à l’attention des décideurs à tous
les niveaux.
Il
est important que le développement des villes devienne le moteur de tout le
pays. La Russie a un vaste territoire et sa
vie active et dynamique ne peut pas être concentrée dans quelques métropoles.
Les grandes villes doivent répartir leur énergie et servir de soutien pour le
développement territorial équilibré et harmonieux de l’ensemble de la Russie.
Il est par conséquent urgent de disposer d’une
infrastructure moderne adéquate. J’y reviendrai plus loin. Il est cependant
évident que des services développés est ce qui permettra aux résidents des
petites villes et des villages de jouir de toutes les possibilités et des
services modernes disponibles dans les grandes villes, et les petites villes
seront étroitement incluses dans l’espace économique et social de la Russie. En
même temps, nous soutiendrons des initiatives qui aideront nos petites villes
et villages à préserver leur identité culturelle, à redécouvrir leur potentiel
unique d’une manière nouvelle.
Une
attention particulière sera accordée au développement social
et aux infrastructures des zones rurales. L’agriculture russe est
déjà devenue une industrie compétitive à l’échelle mondiale. Les gens qui
travaillent à cette réussite devraient donc mener une vie confortable et
moderne.
Collègues,
Je
comprends combien il est important pour chacun, pour chaque famille, d’avoir sa
propre maison, son propre foyer. Je sais que
c’est le problème des problèmes en Russie. Il perdure de décennie en décennie.
Combien de fois les gouvernement on promis et essayé, sincèrement essayé, de le
résoudre. Mais nous pouvons et nous devons le faire maintenant.
En
2017, trois millions de familles en Russie ont amélioré leurs conditions de
vie. Maintenant, nous devons atteindre un niveau stable (j’insiste sur ce
point : c’est la première fois dans l’histoire de la Russie moderne) – un
niveau où au moins cinq millions de familles améliorent leurs conditions de
logement chaque année. C’est une tâche difficile – passer de trois millions à
cinq. Nous avons atteint 3.1 millions l’an dernier, mais nous devons en
atteindre cinq. Pourtant, c’est un objectif réalisable.
Je
vois trois facteurs clé pour rendre le logement plus accessible. Le premier est
l’augmentation des revenus des gens. J’en ai déjà parlé dans le passé et nous
devons nous en assurer. Ensuite, une baisse des taux d’intérêt et, bien sûr,
une augmentation de l’offre sur le marché du logement.
J’aimerais vous rappeler une chose dont peu de gens se
souviennent, à savoir que 4000 prêts hypothécaires seulement ont été consentis
en 2001. Seulement 4000. Le taux d’intérêt était de 30%, y compris sur les
prêts émis en devises étrangères. Soit dit en passant, la moitié des prêts
hypothécaires étaient émis en devises étrangères. Peu de gens pouvaient se
permettre de contracter un prêt hypothécaire alors. L’an dernier, le nombre de
prêts hypothécaires a presque atteint un million. En décembre, le taux
d’intérêt moyen en roubles est descendu pour la première fois en dessous de
10%.
Nous savons bien sûr que les conditions de prêt sont
individuelles et peuvent différer d’un emprunteur à l’autre. Mais nous devons
continuer à réduire le taux d’intérêt à 7%-8%. Nous avons eu de longues
discussions sur le chiffre que je devrais énoncer ici. Je suis sûr que le
chiffre que nous devons viser devrait être 7%. Ces six prochaines années, les
prêts hypothécaires doivent devenir accessibles à la majorité des familles
russes, aux travailleurs et aux jeunes professionnels.
Voici d’autres chiffres. Entre 1950 et 1970, nous avons
construit annuellement à peu près 60 millions de mètres carrés de logements par
an. Ce chiffre est passé à 70 millions à la fin des années 1990. Aujourd’hui,
nous construisons environ 80 millions de mètres carrés de logement chaque
année. Nous avons construit encore plus de logements en quelques années, mais
le chiffre moyen est de 80 millions. Nous devons avancer et atteindre de
nouveaux sommets dans ce domaine, c’est-à-dire augmenter le volume des
logements construits chaque année de 80 millions à 120 millions de mètres
carrés. C’est un objectif ambitieux mais réaliste, compte tenu des nouvelles
technologies, de l’expérience accumulée par nos entreprises de construction
ainsi que des nouveaux matériaux. L’augmentation de 80 à 120 millions de mètres
carrés est ce que nous devons et pouvons atteindre. Je vais vous dire
pourquoi : si nous voulons que 5 millions de familles reçoivent de
nouveaux logements chaque année, nous devons atteindre le chiffre de 120 millions
de mètres carrés.
Ceux qui investissent leur argent dans des projets de
logement doivent être protégés de manière sûre. Nous devrions progressivement
passer de la construction unitaire au financement de projets, dans
lesquels les promoteurs et les banques, mais pas les gens, assument les
risques.
Je propose aussi de réviser l’impôt foncier des
particuliers. Il doit être juste et abordable.
Certaines personnes, y compris celles qui sont dans cette
salle, ont essayé de me convaincre que cet impôt devrait être basé sur la
valeur de la propriété sur le marché. Ils m’ont dit que recourir à
l’évaluation désuète du Bureau de l’inventaire technique est un anachronisme. Mais il s’est avéré en réalité que la valeur cadastrale,
qui devrait être comparable à la valeur marchande, la dépassait souvent de
loin. Ce n’était pas prévu dans l’accord. Et les gens ne s’attendaient pas à
cela de nous.
Nous devons revoir le mode de calcul de l’impôt ainsi que
celui de la valeur cadastrale de la propriété. D’une manière ou d’une autre,
elle ne doit pas dépasser la valeur réelle du marché. Toutes
les décisions sur ce plan doivent être prises sans délai au cours du premier
semestre de cette année.
Collègues,
Nous
devons accéder à tout le pays avec des communications avancées afin de développer
les villes et les bourgs, améliorer l’activité commerciale et fusionner tout le
territoire de la Russie.
Le pont de Crimée s’ouvrira aux voitures dans quelques
mois et aux trains l’année prochaine. Cela stimulera le développement de la
Crimée et de toute la région russe de la mer Noire.
Nous avons restructuré les routes fédérales. Maintenant,
nous devons moderniser les routes régionales et locales. Je ne parlerai pas des
chiffres ici, mais je les connais. C’est un fait que les routes
fédérales ont été en grande partie rénovées. La situation est un peu moins
bonne pour les routes régionales et elle est totalement inacceptable pour les
routes locales. Je m’adresse ici aux dirigeants des régions et des
villes : vous devez constamment concentrer votre attention sur les routes.
Vous devez améliorer la qualité de la construction des routes en utilisant une
technologie et des solutions avancées, des prêts hypothécaires pour les
infrastructures et des contrats à long terme.
Bien sûr, une autre tâche essentielle est d’améliorer la
sécurité et de réduire au minimum le taux de mortalité dans les accidents de la
route.
Dans
l’ensemble, ces six prochaines années, nous devons presque doubler les dépenses
pour la construction et la réparation des routes et allouer plus de 11
milliards de roubles pour cela, toutes sources confondues. C’est
beaucoup ; gardez à l’esprit que nous avons alloué 6.4 milliards de
roubles entre 2012 et 2017 roubles, mais nous avons besoin de 11 milliards.
De grands corridor de transport eurasiens se
développement également. Une route pour les véhicules automobiles qui fera
partie du corridor Europe–Asie Pacifique est déjà en construction. Nos
partenaires chinois et kazakhs impliqués avec nous dans ce projet ont déjà
accompli leur part. Leurs sections sont déjà ouvertes, donc nous devons
accélérer nos travaux.
La capacité de rendement de la ligne de chemin de fer
principale Baïkal–Amour et du Transsibérien sera multipliée par 1.5 jusqu’à 180
millions de tonnes, en six ans. Il faudra sept jours pour que des conteneurs de
Vladivostok atteignent les frontières occidentales de la Russie. Il ne s’agit
là que de l’un des projets d’infrastructure qui apporteront rapidement des
retombées économiques rapides. Il inclut le fret, ce qui fait que tous les investissements
seront rapidement remboursés et qu’il contribuera au développement de ces
régions.
Le volume des cargaisons en transit sur nos chemins de
fer doit presque quadrupler. Cela signifie que la Russie deviendra un leader
mondial du transit des marchandises entre l’Europe et l’Asie.
En 1990, les ports de l’Union soviétique avaient une
capacité globale de 600 millions de tonnes, mais après l’éclatement du pays,
nous en avons perdu la moitié. Au début des années 2000, les ports russes ne
pouvaient traiter que 300 millions de tonnes. Au cours des 17 dernières années,
ce chiffre a triplé. Au début de 2017, la capacité globale des ports en Russie
a dépassé un milliard de tonnes pour la première fois dans l’histoire. Comme
vous pouvez le voir sur les graphiques, cela dépasse de plus de deux tiers le
niveau atteint par l’Union soviétique. Soit dit en passant, ce sont les
chiffres du début de l’année 2017 et la capacité actuelle est de 1 025
milliard de tonnes.
Nous
devons encore accroître cette capacité, notamment en multipliant par 1,5 la
capacité des lignes ferroviaires vers les ports du bassin d’Azov et de la mer
Noire, pour la porter à 131 millions de tonnes.
La
route maritime du Nord sera la clé du développement de l’Arctique et de
l’Extrême-Orient russes. En 2025, le trafic de marchandises sur cette route
sera décuplé pour atteindre 80 million de tonnes. Notre but est d’en faire une
route de transfert vraiment mondiale et compétitive. Permettez-moi de vous rappeler que la route maritime du
Nord était utilisée plus activement à l’époque soviétique comparé à ce que nous
avons fait jusqu’à présent. Nous allons certainement développer cette
route et atteindre de nouveaux horizons. Je n’en doute pas.
Nous
poursuivons notre politique volontariste pour attirer les investissements et
créer des centres de croissance économiques et sociaux dans l’Extrême-Orient
russe. Nous créerons toutes les conditions pour assurer aux gens un
environnement de vie favorable, afin qu’ils puissent s’installer dans cette
région, accroissant ainsi sa population.
Un
certain nombre de projets industriels à grande échelle ont été lancés dans
l’Arctique. Ils répondent aux normes environnementales les plus élevées. Nous renforçons les infrastructures de recherche, de
transport, de navigation et militaires qui devraient garantir les intérêts de
la Russie dans cette région stratégique. La Russie construit des brise-glace
nucléaires d’avant-garde. Nous avons eu la flotte de brise-glace la plus puissante
au monde et elle le restera.
Nous rénoverons et étendrons le réseau d’aéroports
régionaux dans toute la Russie. Dans six ans, la moitié des régions seront
reliées les unes aux autres par des vols directs. La
situation où il fallait prendre une correspondance à Moscou lorsqu’on voulait
se rendre dans une région voisine appartiendra au passé. Nous y travaillons
déjà. Cela inclut des efforts pour développer l’aviation et les aéroports.
La stratégie de développement spatial servira de base à
la préparation d’un plan global de modernisation et d’expansion de l’ossature
de l’infrastructure du transport. Je pense que c’est une priorité pour le
prochain gouvernement.
La Russie doit non seulement devenir la principale plaque
tournante mondiale de la logistique et du transport, ce qui est très important,
mais aussi un centre mondial pour le stockage, le traitement, le transfert et
la protection fiable d’importants volumes d’informations, ce qu’on appelle le
Big Data.
Dans
l’ensemble, le développement de l’infrastructure doit tenir compte des
changements technologiques mondiaux. Autrement dit, les projets que nous
envisageons aujourd’hui doivent inclure des solutions pratiques pour combiner
l’infrastructure avec les drones et la navigation maritime et aérienne numérique,
ainsi que l’utilisation de l’intelligence artificielle pour rationaliser la
logistique.
De
même, nous devons introduire de nouvelles technologies pour la production, le
stockage et la distribution de l’énergie. Au cours des six prochaines années,
nous projetons d’attirer quelque 1,5 milliards de roubles d’investissement
privé pour moderniser notre secteur de production d’électricité. Tous les réseaux électriques du pays doivent passer à la
technologie numérique. Nous devons utiliser la méthode dite de production
décentralisée pour fournir de l’électricité aux régions éloignées.
En
2024, l’Internet à haut débit sera accessible dans tout le pays. Nous compléterons la construction de lignes à fibres
optiques dans la plus grande partie des zones peuplées de plus de 250
personnes. Les petites villes reculées de l’Extrême-Nord, de Sibérie et de
l’Extrême-Orient russe accéderont à l’Internet par le biais d’un réseau de
satellites russes.
Nous utiliserons les télécommunications de pointe pour
donner à notre population l’accès au monde numérique. Comme nous le savons, il
s’agit là de davantage que des services modernes, l’enseignement à distance et
la télémédecine, bien que tout cela soit très important. Plus que cela, les
gens seront capables d’utiliser l’espace numérique pour mener des recherches,
organiser des groupes de volontaires et de projet ou diriger des entreprises. Dans
notre immense pays, cette combinaison de talents, de compétences et d’idées
constitue une immense ressource d’innovation.
Collègues,
Une tâche essentielle à laquelle nous sommes tous
confrontés est de rendre largement accessibles des soins de santé de pointe et
de grande qualité. Nous devons être guidés par les standards internationaux les
plus élevés dans ce domaine.
De 2019 à 2024, nous devons dépenser chaque année plus de
4% du PIB pour développer le système de soins. En même temps, l’objectif que
nous devons garder à l’esprit est 5%. En termes absolus, cela signifie que les
dépenses de santé doivent doubler. En outre, nous devons trouver de nouvelles
possibilités de financement qui ne limiteraient pas la croissance économique.
Je tiens à remercier les médecins, les ambulanciers et
les infirmières pour leur travail difficile et hautement nécessaire. Beaucoup
de choses dépendent de ces personnes, ainsi que des enseignants, des
conseillers et des travailleurs culturels, et ils doivent toucher des salaires
décents.
Nous avons fait beaucoup pour mettre en œuvre les décrets
de mai 2012. Je dois dire qu’il y a eu plusieurs échecs, mais dans l’ensemble,
malgré les objectifs exigeants de ces décrets, sans eux nous n’aurions pas eu
les résultats que nous voyons aujourd’hui. Nous devons toujours nous fixer des
objectifs ambitieux.
Nous ne devons pas perdre les positions que nous avons
déjà atteintes. Je me réfère au niveau des salaires. Les salaires du secteur
public doivent continuer à augmenter, ainsi que la qualité du travail et les
compétences des personnes travaillant dans la santé, l’enseignement et d’autres
domaines qui définissent le bien-être de la population.
Ces dernières années, nous avons optimisé le réseau
hospitalier du pays. Cela a été fait pour proposer un système de soins
efficace. Cependant, dans certains cas, je dois le dire aujourd’hui, trop de
changements administratifs ont été introduits : des hôpitaux dans de
petites villes et villages ont été fermés. Personne n’a proposé une
alternative, et les gens ont été abandonnés pratiquement sans aide médicale. Le
seul conseil qu’on leur donnait était : « Allez en ville pour
recevoir un traitement. » Je dois dire que c’est inacceptable.
Ils ont oublié l’essentiel : les gens, leurs intérêts et leurs besoins, des
chances égales et la justice.
Cela ne doit pas se produire dans la santé ni dans aucun
autre domaine. Nous devons fournir, ou restaurer là où c’est nécessaire, un
accès facile aux soins primaires. Nous pouvons le faire, nous nous aurions dû
le faire dès le début, lorsque nous avons lancé les réformes.
Cela doit être fait aussi rapidement que possible. Dans
la période entre 2018 et 2020, il faut s’assurer que chaque bourgade avec une
population de 100 à 2000 habitants dispose d’une station paramédicale et d’une
clinique ambulatoire. Pour les villages de moins de 100 habitants – nous avons
également des villages aussi petits – nous organiserons des unités médicales
mobiles, des véhicules tout-terrain avec tout le matériel de diagnostic
nécessaire.
Ces
projets devraient faire l’objet d’un suivi attentif. Je les considère comme
extrêmement importants. Et je demande également au Front populaire russe de
rester en contact avec les gens, de garder un œil sur la situation sur le
terrain. En même temps, les cliniques
ambulatoires et les stations paramédicales, les installations régionales de
santé et les centres médicaux de pointe devraient être reliés dans un unique
réseau numérique de façon à ce que l’ensemble du système de santé national soit
impliqué dans l’aide à chaque personne.
La
prévention des maladies est une tâche d’une importance vitale. Dans les années
1990, ce travail a été largement négligé. Nous avons commencé à le restaurer.
Nous devons offrir à tous les gens la possibilité d’avoir un examen physique
complet au moins une fois par an. C’est aussi important pour encourager à une
attitude responsable à l’égard de sa propre santé.
Les
diagnostics modernes réduiront la mortalité dans la population en âge de
travailler et consolideront les tendances positives dans le traitement des
affections cardiovasculaires. Nous
pouvons voir ces tendances positives, ce qui est très bien. Mais nous devons
aussi combattre d’autres menaces, comme le cancer.
Collègues,
Je pense que pratiquement chacun de nous a des parents ou
des amis souffrant de cette maladie – le cancer. Je propose de mettre en place
un programme national spécial contre le cancer, d’y impliquer des scientifiques
et l’industrie pharmaceutique nationale, pour moderniser les centres
d’oncologie, construire un système moderne allant du diagnostic précoce au
traitement rapide et efficace qui protégera les patients. Nous
avons une expérience positive dans ce domaine. Nous devons atteindre
l’avant-garde, le plus haut niveau de tous les indicateurs essentiels qui
démontrent l’efficacité des traitements du cancer – les experts doivent
connaître ces indicateurs.
Collègues,
L’assistance médicale seule ne suffit pas à protéger la
santé publique. Nous devons aussi garantir des normes élevées de sécurité
environnementale dans toute la Russie.
Il est difficile d’avoir une longue vie en bonne santé
lorsque des millions de personnes boivent de l’eau de mauvaise qualité, lorsque
nous voyons de la neige noire, comme c’est arrivé à Krasnoïarsk, et lorsque les
gens dans les grands centres industriels tels que Tcherepovets, Nijni Taguil,
Tcheliabinsk ou Novokouznetsk ne voient pas le soleil pendant des semaines.
Nous avons renforcé les exigences environnementales pour
les entreprises, ce qui devrait réduire la pollution industrielle. À partir de
2019, 300 entreprises industrielles ayant un impact négatif sur l’environnement
devront se convertir aux meilleures technologies respectueuses de
l’environnement disponibles et toutes les entreprises à haut risque
environnemental devront le faire à partir de 2021.
Nous nous sommes attaqués de nombreuses fois à ce
problème, et chaque fois nos entreprises se plaignaient des difficultés que
cela entraînait. Maintenant, il n’y a plus de retour en arrière.
Je veux que tout le monde sache que nous ne retarderons plus ce programme plus
longtemps.
Nous
devons également moderniser nos centrales thermiques, nos chaufferies et nos
services publics, construire des voies de contournement pour décongestionner le
trafic de transit dans les grandes villes, ainsi qu’utiliser des véhicules de
transport public à faible impact. Les autorités et les volontaires publics ont
signalé quelque 22 000 décharges. Nous devons aborder ce problème en
priorité, à commencer par la rénovation et la remise en état des décharges à
l’intérieur des villes.
Nous devons sérieusement améliorer la qualité de l’eau
potable. Dans certaines petites villes, l’eau n’est accessible que quelques
heures par jour. Nous devons utiliser les technologies de l’industrie de la
défense pour régler ces problèmes.
Nous allons lancer des projets de conservations des
systèmes naturels uniques du lac Baïkal et du lac Teletskoïe, ainsi que de tout
le bassin de la Volga, ce qui contribuera à améliorer les conditions de vie de
près de la moitié de la population de Russie.
Nous allons créer 24 nouvelles réserves et parc naturels.
Ils doivent être ouverts pour l’écotourisme, ce qui est important pour
encourager une attitude soigneuse et responsable à l’égard de la nature.
Collègues,
L’an 2018 en Russie a été déclaré Année des volontaires.
Il est hautement symbolique que l’année ait commencé avec l’adoption d’une loi
qui chargeait les autorités à tous les niveaux d’assister les volontaires.
Aujourd’hui, des citoyens déterminés et conscients et des ONG à but social
contribuent à résoudre les problèmes cruciaux. C’est l’implication du
peuple dans les affaires nationales et son engagement civique ainsi que les
valeurs culturelles, morales et spirituelles qui font de nous un peuple unique
capable d’atteindre des objectifs ambitieux.
Il est essentiel que nous préservions notre identité à
l’ère des grands changements technologiques. À cet égard, la culture a un rôle
clé à jouer en tant que code civilisationnel national qui peut libérer le
potentiel créatif humain.
Je propose de lancer un programme de création de
complexes culturels, éducatifs et muséaux dans les régions. Ils offriront des
salles de concert, des écoles de théâtre, de musique et de danse et d’autres
institutions créatives, ainsi que des espaces d’exposition où les principaux
musées du pays pourront exposer leurs trésors. Pourquoi stocker tant d’œuvres
dans les entrepôts des musées ? Je parle de centres de culture qui
seraient ouverts aux jeunes et aux personnes de tous âges. Le premier projet de
ce type sera réalisé à Vladivostok, et d’autres régions et villes dans toute la
Russie seront sélectionnées ultérieurement.
Chers
collègues,
Nos
enfants veulent voir une Russie tournée vers l’avenir. Vous trouverez beaucoup
de réflexions sincères à ce sujet dans les dissertations scolaires. Avoir des
rêves audacieux aide, si vous cherchez à atteindre un objectif ambitieux. Nous
devons aider chaque enfant à découvrir son talent et à réaliser son potentiel.
L’avenir de la Russie est dans ses salles de classe. Les écoles doivent répondre aux défis actuels pour que le
pays fasse de même.
Les
experts internationaux s’accordent pour dire que la Russie a l’un des meilleurs
systèmes d’enseignement primaire au monde. Nous poursuivrons nos efforts pour
développer l’enseignement général à tous les niveaux. Permettez-moi de souligner que tous les enfants devraient
avoir accès à un enseignement de qualité. L’égalité des chances en matière
d’enseignement est un puissant facteur de promotion du développement national
et de la justice sociale.
Nous
devons passer à des méthodes d’enseignement totalement nouvelles, incluant
l’apprentissage personnalisé, afin de cultiver chez nos enfants la disposition
au changement et la curiosité créative, leur enseigner à travailler en groupe,
ce qui est très important dans le monde moderne, et à acquérir d’autres
compétences applicables à l’ère numérique. Nous soutiendrons absolument les
enseignants talentueux qui sont motivés à poursuivre une croissance
professionnelle continue. Et bien sûr, nous devons construire un système ouvert
et moderne pour la sélection et la formation des directions scolaires. Ce sont
les directeurs des écoles qui sont chargés de construire un corps professoral
et un état d’esprit productif.
Nous
continuerons d’améliorer le système complet pour soutenir et développer les
compétences et les talents créatifs de nos enfants. Le système doit s’étendre
au pays entier et y intégrer les ressources de projets tels que Sirius et
Quantorium, ainsi que des centres d’éducation extra-scolaires et les centres de
création pour enfants dans toute la Russie.
Nous
devons mettre en place un système d’orientation professionnelle moderne, où les
écoles travaillent en partenariat avec les universités, les groupes de
recherche et les entreprises performantes. Je propose de lancer un nouveau
programme d’orientation professionnelle pour les écoliers, Ticket pour
le futur, à partir de la prochaine année académique. Le programme permettra
aux enfants d’essayer des emplois réels dans les grandes entreprises russes.
Nous attribuerons un milliard de roubles à ce projet rien que cette année.
Je crois que le mentorat est un autre aspect important à
améliorer. Ce n’est qu’en réunissant connaissances de pointe et fondements
moraux, en assurant un véritable partenariat et une compréhension mutuelle
entre les générations que nous pourrons devenir plus forts.
Collègues,
La connaissance, la technologie et l’expertise
d’aujourd’hui sont les avantages compétitifs les plus importants. Ils sont la
clé d’une véritable percée et d’une meilleure qualité de vie.
Dès que possible, nous devons développer un cadre légal
progressiste et éliminer tous les obstacles au développement et à un large
usage des équipements robotiques, de l’intelligence artificielle, des véhicules
sans pilote, du commerce électronique et de la technologie de traitement des
Big Data. Et ce cadre légal doit être revu en permanence et se baser sur une
approche souple de chaque domaine et de chaque technologie.
Nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour
mettre rapidement en œuvre les technologies 5G et l’internet des objets.
Nous devons construire nos propres plate-formes
numériques. Il va sans dire qu’elles devront être compatibles avec l’espace
mondial de l’information. Cela ouvrirait la voie à la réorganisation des
processus de fabrication, des services financiers et de la logistique, y
compris en utilisant la technologie des blockchains, qui est très
importante lorsqu’il s’agit de transactions financières, de droits de
propriété, etc. Ces initiatives ont une application concrète.
Nous devons commencer à élaborer ou à localiser des
technologies et des solutions essentielles y compris celles utilisées pour
développer l’Arctique et les plate-formes de forage marines, construire de
nouveaux systèmes énergétiques, de transport et d’infrastructure urbaine. C’est
aussi important dans les domaines liés à l’amélioration de la qualité de vie,
tels que les outils de réadaptation de pointe pour les personnes handicapées.
Il est de notre devoir de soutenir les entreprises de
haute technologie, de procurer aux start-ups un environnement favorable et
d’introduire de nouvelles solutions industrielles. Je parle d’une
infrastructure conviviale, de systèmes fiscaux, de règlements techniques et de
financement du risque.
Le développement technologique doit être solidement ancré
dans la recherche fondamentale. Ces dernières années, nous avons été en mesure
d’élargir notre activité de recherche et nous sommes maintenant à l’avant-garde
dans un certain nombre de domaines. L’Académie des sciences et les principaux
instituts de recherche de Russie y ont largement contribué.
En nous appuyant sur les progrès réalisés les années
précédentes, y compris en développement l’infrastructure de recherche, nous
devons amener nos recherches à un nouveau niveau. Des projets de construction
de méga installations de recherche scientifique de pointe sont déjà en cours à
Gatchina et Doubna. Le Conseil de la science et de l’éducation a récemment pris
la décision de construire un puissant collisionneur de particules synchrotron à
l’Akademgorodok de Novossibirsk et un collisionneur de particules nouvelle
génération à Pritvino, dans la région de Moscou.
Grâce à ces installations, la Russie deviendra l’un des
pays pionniers dans le monde en termes de capacité et de performance de son
infrastructure de recherche. Ces unités donneront un important avantage
concurrentiel aux équipes de recherche et aux entreprises de haute technologie
russes, par exemple dans le développement de nouveaux médicaments, de matériaux
et de micro-électronique.
Évidemment, cette infrastructure et ces projets de
recherche ambitieux ne manqueront pas d’attirer nos compatriotes et des
chercheurs de l’étranger. À cet égard, nous devons créer un cadre légal qui
permettrait à des équipes de recherche internationales de travailler en Russie.
Les grands centres de recherche et d’enseignement
devraient commencer à travailler à pleine capacité. Ils intégreront les
possibilités des universités, des instituts académiques et des entreprises de
haute technologie. De tels centres sont déjà en cours de création à Kazan et
Samara, à Tomsk et Bivossibirsk, à Iekaterinenbourg et Tioumen, à Vladivostok
et Kaliningrad, et dans d’autres villes.
Il est important qu’ils se concentrent sur la mise en
œuvre de grands projets interdisciplinaires, y compris dans un domaine aussi
prometteur que la recherche sur le génome. Une percée capitale dans ce domaine
ouvrira la voie pour développer de nouvelles méthodes de diagnostic, de
prévention et de traitement de nombreuses maladies et élargira les possibilités
de sélection en agriculture.
Nous devons renforcer la supériorité de l’école nationale
de mathématiques. Elle donne à la Russie un fort avantage compétitif à l’ère de
l’économie numérique. Les centres internationaux de mathématiques fourniront
également des plate-formes pour ces travaux. Ceux-ci opèrent déjà à Kazan et
Novossibirsk. Suite aux décisions adoptées, nous ouvrirons davantage
Saint-Pétersbourg, Moscou et Sotchi.
Les jeunes Russes prouvent déjà leur position dominante
dans la science et d’autres domaines. L’an dernier, des écolier russes ont
remporté 38 médailles dans des compétitions académiques internationales. Nos
équipes ont triomphalement remporté l’Olympiade en sciences naturelles et en
robotique, l’Olympiade des métiers, et nos étudiants ont obtenu les meilleurs
résultats en programmation pour la douzième fois.
Sur la base des meilleures pratiques et de l’expérience,
nous devons moderniser rapidement le système d’enseignement professionnel,
procéder à des changements qualitatifs dans la formation des étudiants, en
particulier dans les domaines de pointe du développement technologique,
instaurer le niveau « baccalauréat en sciences appliquées » dans
ces professions techniques qui requièrent effectivement un diplôme d’ingénieur,
et organiser également des centres de recyclage professionnel avancé et de
développement professionnel.
Je propose également de créer les conditions les plus
confortables et les plus attrayantes pour que les jeunes gens talentueux issus
d’autres pays puissent aussi s’inscrire dans nos universités. Ils viennent déjà
étudier ici. Mais nous devons également créer les conditions pour que les
meilleurs diplômés étrangers de nos universités travaillent en Russie. Cela
s’applique pleinement aux scientifiques et aux spécialistes qualifiés
étrangers.
Je pense que nous devons sérieusement améliorer la
procédure d’octroi de la nationalité russe. L’accent devrait être mis sur
les ressortissants étrangers dont la Russie a besoin : des jeunes, en
bonne santé et instruits. Pour eux, nous devons créer un système simplifié pour
obtenir la nationalité russe.
Collègues,
Pour
assurer un développement décisif et améliorer l’éducation, les soins de santé
et la qualité de l’environnement urbain et de l’infrastructure, il sera
nécessaire d’allouer des fonds supplémentaires considérables dans les six
prochaines années à ces fins.
Question : à quel coût ? Où trouvons-nous ces fonds? Tout
d’abord, il est essentiel de hiérarchiser clairement ces tâches et d’améliorer
l’efficacité des dépenses publiques. Il est nécessaire d’impliquer plus
activement les entreprises privées dans le financement de grands projets. Le
futur gouvernement devra établir de nouvelles règles d’imposition dès que
possible. Elles devraient être stables et fixes pour les prochaines années.
Permettez-moi d’insister sur le fait que nous avons
besoin de solutions fiscales qui assureraient des recettes budgétaires à tous
les niveaux et garantiraient la mise en œuvre de tous les engagements sociaux.
Fait important, ils devraient encourager plutôt qu’entraver la croissance
économique. C’est la mise en valeur du potentiel économique du pays et de
chacune de ses régions qui constitue la principale source de ressources
supplémentaires. Pour y parvenir, nos taux de croissance économique devraient
dépasser ceux du reste du monde. C’est une tâche difficile mais pas un exemple
de vœu pieux. C’est une condition fondamentale pour une percée dans la solution
des questions sociales, infrastructurelles, de défense et autres. Le nouveau
gouvernement devrait se fixer comme objectif d’atteindre de tels taux de
croissance.
Au cours des dernières années, nous avons amélioré la
résilience de notre économie. La dépendance de l’économie vis-à-vis des prix
des hydrocarbures a été considérablement réduite. Nous avons augmenté nos
réserves d’or et de devises. L’inflation a chuté à un niveau jamais vu – un peu
plus de 2%. Bien sûr, nous comprenons tous que l’augmentation des prix pour de
nombreux produits de première nécessité est beaucoup plus élevée. Cela devrait
être strictement contrôlé par différentes agences, y compris le service
anti-monopole. Mais dans l’ensemble, ce faible niveau d’inflation crée des
possibilités supplémentaires de développement. Permettez-moi de vous rappeler
que, tout récemment, en 2015, l’inflation était de près de 13%, 12,9% pour être
précis.
En
effet, la Russie a créé une nouvelle réalité macroéconomique avec une inflation
faible et durable dans l’économique générale. Pour les gens, c’est une
condition de la croissance du revenu réel et de prêts hypothécaires moins chers.
Pour les entrepreneurs, cela signifie une prévisibilité dans les affaires et
des prêts moins chers. Les entreprises
devraient également s’adapter à ces nouvelles conditions macroéconomiques.
Enfin, cela permet d’attirer des prêts à long terme et des investissements
privés dans des projets d’infrastructure à grande échelle.
Nous
avons maintenant la possibilité, sans accélérer l’inflation, et en maintenant
une approche prudente et responsable, de réduire graduellement les taux
d’intérêt et de rendre les prêts plus abordables. Je compte sur le soutien de
la Banque de Russie pour que, en prenant ses décisions, en mettant en œuvre des
mesures de politique monétaire et en développant les marchés financiers, elle
travaille en contact avec le gouvernement dans l’objectif commun de créer un
environnement propice à la croissance économique.
Afin de modifier davantage la structure de l’économie
nationale et d’améliorer sa compétitivité, il est impératif d’utiliser les
sources de croissance à un niveau fondamentalement différent. Où
sont-elles ? Tout d’abord, il est important d’augmenter la productivité de la
main-d’œuvre sur une nouvelle base technologique, gestionnaire et personnelle.
Nous accusons toujours un retard important par rapport à cet indicateur.
Il
est nécessaire de faire en sorte que la productivité du travail dans les
moyennes et grandes entreprises des industries de base, telles que la
fabrication, la construction, les transports, l’agriculture et le commerce,
augmente d’au moins 5% par an, ce qui nous mettra niveau des principales
économies mondiales d’ici la fin de la prochaine décennie.
Je
tiens à souligner que l’augmentation de la productivité signifie aussi des
salaires plus élevés et, par conséquent, une demande accrue des consommateurs. À son tour, cela constitue un facteur supplémentaire de
croissance économique.
Toutes nos actions devraient pousser les entreprises à
offrir des produits techniquement complexes et à mettre en œuvre des
technologies plus efficaces. Il est nécessaire de faire un inventaire des
subventions et autres instruments pour le soutien direct des industries, et de
les cibler sur la fabrication de biens compétitifs.
L’augmentation des investissements est la deuxième source
de croissance. Nous avons déjà fixé la tâche de les amener à 25% du PIB, puis à
27%. Malheureusement, cet objectif n’a pas encore été atteint. Pour assurer une
croissance durable, nous devons le faire à tout prix. J’espère
que le nouveau gouvernement, en collaboration avec la Banque de Russie,
présentera un plan d’action concret dans ce domaine.
L’investissement
devrait être principalement employé à moderniser et rééquiper les industries et
à rénover en retour l’industrie manufacturière. Nous devons assurer la
dynamique la plus élevée ici, pour atteindre un niveau où, en moyenne, une
entreprise sur deux entreprend des changements technologiques en une année.
C’est alors que l’effort de renouvellement dans l’économie et l’industrie sera
perceptible.
La promotion des petites entreprises est la troisième
réserve de croissance économique à grande échelle. Au milieu de la prochaine
décennie, leur contribution au PIB du pays devrait approcher les 40%, et le
nombre de personnes employées devrait passer de 19 à 25 millions de personnes.
L’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les entrepreneurs est
l’accès aux ressources financières. Il existe un programme gouvernemental pour
les petites entreprises de production qui offre des prêts à seulement 6,5%
d’intérêt. Je pense que ce programme doit continuer. Dans l’ensemble, ce
mécanisme de soutien doit devenir plus largement disponible.
Enfin, une autre source de croissance est le
développement des exportations hors matières premières. Il est nécessaire de
supprimer toutes les barrières administratives et de créer les conditions les
plus favorables pour les entreprises entrant sur les marchés étrangers.
Dans
les six prochaines années, nous devons doubler la quantité d’exportations hors
matières premières et non énergétiques pour atteindre 250 milliards de dollars
– en particulier amener les exportations d’ingénierie à 50 milliards de
dollars. Les exportations de services, y compris l’éducation, la santé, le
tourisme et les transports, doivent atteindre 100 milliards de dollars par an.
Au
début des années 2000, nous étions profondément dépendants des importations
alimentaires. La situation a complètement changé. Nous sommes maintenant à l’aube de nouveaux changements.
Dans quatre ans à peine, nous prévoyons d’approvisionner davantage les marchés
mondiaux que ce que nous importons de l’étranger. Nous devons augmenter les
exportations de viande et de produits à haute valeur ajoutée, et rendre le pays
plus autosuffisant en viande bovine, lait et légumes.
Je tiens à souligner que le développement de l’industrie
agricole est étroitement lié à la production de produits de base. Cependant, ce
développement ne doit pas se faire au détriment des petites exploitations et de
leurs travailleurs. Nous devons soutenir les entreprises familiales et les
agriculteurs. Nous développerons une agriculture coopérative et créerons des
conditions permettant aux résidents des zones rurales d’augmenter leurs
revenus. De temps en temps, nous entendons parler de problèmes qui affectent
les intérêts des gens, j’en suis conscient. De tels cas doivent être pris très
au sérieux.
Néanmoins, je tiens à remercier les travailleurs de
l’industrie agricole pour la récolte record de 134 millions de tonnes. Notez
que c’est plus que la récolte record en Union soviétique. En 1978, l’URSS a
produit 127,4 millions de tonnes. Maintenant, il est courant que la Russie
dépasse les 100 millions de tonnes.
Effectivement,
une récolte aussi importante a aussi un inconvénient. Les prix ont baissé ; il y a quelques problèmes de
stockage et de transport. Nous avons établi des rabais pour le transport des
céréales par chemin de fer jusqu’au 1er juillet 2018 pour soutenir
nos producteurs.
Il est nécessaire d’étendre cette mesure aux prochaines
saisons de récolte et d’organiser des livraisons supplémentaires en Oural, en
Sibérie et dans les régions éloignées, loin des ports. Nous devons aider ceux
qui veulent et peuvent transformer les cultures localement. La valeur ajoutée
doit être augmentée. Ensuite, nous pouvons aller dans l’industrie du bétail.
Nous discuterons certainement de ces problèmes et d’autres signalés par les
travailleurs agricoles lors du forum des producteurs agricoles en mars, et
élaborerons des mesures supplémentaires pour soutenir l’industrie.
Collègues
Pour que l’économie fonctionne à sa pleine capacité, nous
devons radicalement améliorer le climat des affaires et garantir la liberté
entrepreneuriale et la concurrence.
Laissez-moi
souligner un point fondamental à cet égard. L’État doit progressivement réduire
sa part dans l’économie. À cet égard, il convient de noter que celui-ci a
repris un certain nombre d’actifs financiers dans le but de relancer le secteur
bancaire. Ces initiatives vont dans la bonne direction et ont mon soutien. Cela
dit, ces actifs doivent être mis sur le marché et vendus sans délai.
Nous
devons nous débarrasser de tout ce qui permet aux fonctionnaires corrompus et
aux forces de l’ordre de faire pression sur les entreprises. Le Code pénal ne devrait pas servir d’outil de règlement
des différends corporatifs.
Je demande au groupe de travail sur le suivi et l’analyse
des pratiques d’application de la loi dans l’activité entrepreneuriale, en
collaboration avec la Cour suprême, les services de répression, le Parquet et
les représentants du monde des affaires de rédiger des propositions spécifiques
sur ce sujet. Cette question ne doit pas être prise à la légère. Toutes les
propositions doivent être soigneusement examinées et approuvées, et cela doit
être fait le plus tôt possible.
En même temps, le droit pénal devrait être strictement
appliqué dans le cas d’infractions portant atteinte aux intérêts des citoyens
ou de la société, ou violant les libertés économiques. Je veux parler des
infractions contre les biens et avoirs détenus par les citoyens, des prises de
contrôle illégales, des violations du droit de la concurrence, de l’évasion
fiscale et du détournement de fonds publics.
J’aimerais maintenant passer à un autre sujet important.
Lors de réunions avec des entreprises, alors que le nombre d’inspections semble
diminuer, j’entends souvent que les changements radicaux ne se sont pas encore
matérialisés. La présence d’inspecteurs dans les entreprises devrait devenir
l’exception et se limiter aux installations à haut risque. Sinon, des méthodes
de surveillance à distance peuvent être utilisées. L’ensemble du système de
contrôle et de surveillance devrait adopter une approche axée sur les risques
dans un délai de deux ans. Permettez-moi de vous rappeler que le cadre
législatif pertinent est déjà en place.
Il est important de soutenir les entrepreneurs de
start-up, d’aider les gens à faire le premier pas, afin qu’ils puissent ouvrir
leurs propres entreprises en un seul clic, effectuer les paiements
obligatoires, recevoir des services et des prêts en ligne.
Les entreprises individuelles et les travailleurs
indépendants qui utilisent des services numériques doivent généralement être
libérés des activités bureaucratiques, et autorisés à payer des taxes via une
simple transaction en mode automatique. En ce qui concerne les entreprises qui
utilisent des équipements de caisse enregistreuse, leurs déclarations fiscales
doivent être simplifiées. Vous savez, c’est une question de routine, à première
vue, mais cette routine fastidieuse est ce qui nous empêche d’avancer
vigoureusement. Nous devons tout faire pour nettoyer cet espace. J’ajouterai
que l’introduction intensive des technologies et des plates-formes numériques
nous permettra de faire des progrès constants vers une plus grande transparence
à l’abri de l’économie souterraine.
Maintenant, je voudrais m’adresser à tous les
représentants des entreprises russes, ceux qui dirigent leur propre petite entreprise,
une entreprise familiale ou une ferme, une entreprise innovante ou une grande
entreprise industrielle. Je sais, je sais que nous avons encore beaucoup à
faire. Et je vous assure que nous ferons tout pour donner à nos entrepreneurs
de nouvelles possibilités d’expansion de la production, d’ouverture
d’entreprises et de création d’emplois modernes. Mais en même temps, je
m’attends à ce que les entreprises russes augmentent leur contribution à la
percée du développement du pays et que le respect pour le travail
entrepreneurial augmente dans la société. C’est très important.
Collègues,
Nous devons construire des services modernes pour les
entreprises, mais ce n’est pas tout ; le système d’interaction entre
l’État et la société, entre l’État et la population doit être clair et
compréhensible, pratique et confortable.
Nous
avons déjà mis en place un réseau de centres multifonctionnels. Toute personne,
n’importe où dans le pays, peut maintenant utiliser les services publics comme
un guichet unique. Permettez-moi de vous
rappeler qu’il s’agissait d’un programme spécial que nous avons développé et
mis en œuvre.
Nous devons aller de l’avant, assurer la fourniture de
pratiquement tous les services publics en temps réel via des services à
distance dans un délai de six ans. Tous les documents circulant entre les
agences de l’État devraient être numérisés, ce qui est important à la fois pour
les organismes d’État et pour les citoyens, afin de ne pas naviguer sur
Internet pendant des heures à la recherche d’information. Il sera possible de
tout mettre au même endroit. J’ajouterai que la numérisation de l’ensemble du
système d’administration publique et sa plus grande transparence sont également
un puissant facteur de lutte contre la corruption.
Les fonctionnaires de tous les niveaux devraient être
intéressés à améliorer leur efficacité et à se concentrer uniquement sur
l’obtention de résultats concrets. Soit dit en passant, nous
parlons toujours de corruption et de fonctionnaires. Je dois dire, et je n’ai pas le droit de ne pas le dire :
la grande majorité de nos fonctionnaires sont des gens honnêtes, décents et
axés sur leurs buts. Cependant, ce que j’ai dit aidera tout le monde, y compris
les représentants du gouvernement et les utilisateurs des services
gouvernementaux. Cette ligne de pensée devrait être utilisée pour reconstruire
le système de service public, le cas échéant, et pour introduire des méthodes
de travail par projet.
Bien
sûr, il est nécessaire d’assurer l’avancement du personnel professionnel
moderne dans les services gouvernementaux et municipaux, les affaires, l’économie,
la science, l’industrie, et toutes les autres sphères.
Comme
vous le savez peut-être, le premier concours des Dirigeants de la
Russie a eu lieu et plusieurs autres projets sont mis en œuvre pour
soutenir les jeunes travailleurs, les entrepreneurs, les innovateurs, les
bénévoles, les écoliers et les étudiants. Ces projets ont rassemblé des
centaines de milliers de jeunes de toutes les régions et sont devenus une étape
importante dans leur vie et leur carrière professionnelle.
Je
tiens à le souligner : pour tous ceux qui veulent travailler, se mettre en
avant et qui sont prêts à servir honnêtement la Patrie et le peuple, et veulent
réussir, la Russie sera toujours un pays offrant des chances. C’est la garantie de la réussite de notre développement
et d’un pas en avant vers la confiance.
Tous les projets et les priorités que j’ai évoqués
aujourd’hui, tels que le développement spatial, l’investissement dans les
infrastructures, l’éducation, la santé, l’environnement, les technologies
innovantes et la recherche, la promotion du talent, la jeunesse, tout cela est
conçu pour travailler à une tâche stratégique – la percée du développement de
la Russie. En même temps, nous ne pouvons pas oublier d’assurer, de manière
fiable, sa sécurité.
Collègues,
L’opération en Syrie a prouvé les capacités accrues des
forces armées russes. Au cours des dernières années, beaucoup a été
fait pour améliorer l’armée et la marine. Les forces armées ont maintenant 3,7
fois plus d’armes modernes. Plus de 300 nouvelles unités d’équipement ont été
mises en service. Les troupes de missiles
stratégiques ont reçu 80 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, 102
missiles balistiques lancés par des sous-marins et trois sous-marins
nucléaires, de la classe Borei emportant des missiles balistiques.
Douze régiments de missiles ont reçu le nouveau missile balistique
intercontinental Yars. Le nombre de porteurs d’armes de haute
précision à longue portée a été multiplié par 12, tandis que le nombre de
missiles de croisière guidés a augmenté de plus de 30 fois. L’Armée de terre,
les Forces aérospatiales et la Marine se sont également considérablement
renforcées.
La Russie et le monde entier connaissent les noms de nos
plus récents avions, sous-marins, armes antiaériennes, ainsi que les systèmes
de missiles guidés terrestres, aéroportés et maritimes. Toutes ces armes sont à
la pointe de la technologie. Un réseau de radars d’alerte pour avertir d’une
attaque de missile a été créé le long du périmètre de la Russie (c’est très
important). D’énormes lacunes sont apparues après la désintégration de l’URSS.
Toutes ont été réparées.
Un bond en avant a été fait dans le développement
d’avions sans pilote ; le centre de contrôle de la défense nationale a été
créé ; et le commandement opérationnel de la zone maritime lointaine a été
mis en place. Le nombre de membres des services professionnels a augmenté de
2,4 fois et la disponibilité de l’équipement dans les forces armées est passée
de 70% à 95-100%. La longue file d’attente pour les logements permanents (des
personnels) a été éliminée et la période d’attente a été réduite de 83%.
Maintenant, sur le problème de défense le plus important.
Je parlerai des plus nouveaux systèmes d’armes
stratégiques que nous créons en réponse au retrait unilatéral des États-Unis
d’Amérique du Traité antimissile balistique et du déploiement, en pratique, de
leurs systèmes de défense antimissile aux États-Unis et au-delà de leurs
frontières nationales.
Je
voudrais faire un petit voyage dans le passé récent.
En
2000, les États-Unis ont annoncé leur retrait du Traité sur les missiles
anti-balistiques. La Russie était catégoriquement opposée à cette décision.
Nous avons vu le Traité ABM Soviétique-US, signé en 1972, comme la pierre
angulaire du système de sécurité international. En vertu de ce traité, les
parties avaient le droit de déployer des systèmes de défense antimissile
balistique uniquement dans l’une de ses régions. La Russie a déployé ces
systèmes autour de Moscou et les États-Unis autour de la base ICBM de Grand
Forks.
Conjointement
avec le Traité de réduction des armements stratégiques, le Traité ABM a non
seulement créé un climat de confiance, mais a aussi empêché les deux parties
d’utiliser imprudemment des armes nucléaires qui auraient mis en danger
l’humanité, car le nombre limité de systèmes de défense antimissile balistique
rendait l’agresseur potentiel vulnérable à une riposte.
Nous avons fait de notre mieux pour dissuader les
Américains de se retirer du traité. Tout à fait en vain. Les États-Unis se sont
retirés du traité en 2002. Même après cela, nous avons essayé de développer un
dialogue constructif avec les Américains. Nous avons proposé de travailler
ensemble dans ce domaine pour apaiser les inquiétudes et maintenir une
atmosphère de confiance. À un moment donné, j’ai pensé qu’un compromis était
possible, mais ce n’était pas le cas. Toutes nos propositions, absolument
toutes, ont été rejetées. Et puis nous avons dit que nous devrions moderniser
nos systèmes de frappe pour protéger notre sécurité. En réponse, les États-Unis
ont déclaré qu’ils ne créaient pas un système BMD (système anti-missile) global
contre la Russie, qui est libre de faire ce qu’elle veut, et que les États-Unis
présumeront que nos actions ne sont pas dirigées contre eux.
Les
raisons derrière cette position sont évidentes. Après l’effondrement de l’URSS, la Russie, connue sous le
nom d’URSS ou de Russie soviétique à l’étranger, a perdu 23,8% de son
territoire national, 48,5% de sa population, 41% de son PIB, 39,4% de son
potentiel industriel (près de la moitié de notre potentiel, je voudrais le
souligner), ainsi que 44,6% de sa capacité militaire en raison de la division
des forces armées soviétiques entre les anciennes républiques soviétiques. L’équipement
militaire de l’armée russe devenait obsolète et les forces armées étaient dans
un état pitoyable. Une guerre civile faisait rage dans le Caucase, et les
inspecteurs américains supervisaient le fonctionnement de nos principales
usines d’enrichissement d’uranium.
Pendant
un certain temps, la question n’était pas de savoir si nous serions en mesure
de développer un système d’armes stratégiques – certains se demandaient si
notre pays serait même en mesure de stocker et de conserver en toute sécurité
les armes nucléaires dont nous avons hérité après l’effondrement de l’URSS. La
Russie avait d’énormes dettes, son économie ne pouvait fonctionner sans des
prêts du FMI et de la Banque mondiale ; la politique sociale était
impossible à soutenir.
Apparemment,
nos partenaires ont eu l’impression qu’il était impossible pour notre pays,
dans un avenir prévisible, de relancer son économie, son industrie, son
industrie de défense et ses forces armées à des niveaux soutenant le potentiel
stratégique nécessaire. Et si tel
est le cas, il est inutile de tenir compte de l’opinion de la Russie, il est
nécessaire de poursuivre l’ultime avantage militaire unilatéral afin de dicter
les termes à l’avenir, dans toutes les domaines.
Fondamentalement, cette position, cette logique, à partir
des réalités de cette période, est compréhensible, et nous sommes nous-mêmes à
blâmer. Durant ces 15 années écoulées depuis le retrait des États-Unis du
Traité sur les missiles anti-balistiques, nous avons constamment essayé de
réengager le côté américain dans des discussions sérieuses, pour obtenir des
arrangements dans la sphère de la stabilité stratégique.
Nous avons réussi à atteindre certains de ces objectifs. En 2010,
la Russie et les États-Unis ont signé le nouveau traité START, contenant des
mesures pour la réduction et la limitation des armes offensives stratégiques.
Cependant, à la lumière des projets de construction d’un système mondial de
missiles anti-balistiques, qui sont toujours en cours aujourd’hui, tous les
accords signés dans le cadre du nouveau START commencent à être progressivement
dévalués car pendant que le nombre de vecteurs porteurs et d’armes se réduit,
l’une des parties, à savoir les États-Unis, s’autorise une croissance constante
et incontrôlée du nombre de missiles anti-balistiques, améliore leur qualité et
crée de nouvelles zones de lancement de missiles. Si nous ne faisons rien, cela aboutira finalement à la
dévaluation complète du potentiel nucléaire de la Russie. Cela signifie que
tous nos missiles pourraient tout simplement être interceptés.
Malgré nos nombreuses protestations et plaidoyers, la
machine américaine a été mise en mouvement, la chaîne de production continue.
De nouveaux systèmes de défense antimissile ont été installés en Alaska et en
Californie ; à la suite de l’expansion de l’OTAN à l’est, deux nouvelles
zones de défense antimissile ont été créées en Europe occidentale : une a déjà
été créée en Roumanie, alors que le déploiement du système en Pologne est
maintenant presque achevé. Leur gamme continuera d’augmenter ; de
nouvelles zones de lancement doivent être créées au Japon et en Corée du Sud.
Le système de défense antimissile mondial américain comprend également cinq
croiseurs et 30 destroyers qui, à notre connaissance, ont été déployés dans des
régions proches des frontières de la Russie. Je n’exagère pas le moins du
monde ; et ce travail avance rapidement.
Qu’avons-nous fait, en dehors de la protestation et de
l’avertissement ? Comment la Russie répondra-t-elle à ce défi ? Voici comment.
Durant toutes ces années, depuis le retrait unilatéral
des États-Unis du Traité ABM, nous avons travaillé intensivement sur les
équipements avancés et les armes, ce qui nous a permis de faire une percée dans
le développement de nouveaux modèles d’armes stratégiques.
Laissez-moi rappeler que les États-Unis sont en train de
créer un système de défense antimissile mondial, principalement pour contrer
les armes stratégiques qui suivent des trajectoires balistiques. Ces armes
forment l’épine dorsale de nos forces de dissuasion nucléaire, tout comme chez
les autres membres du club nucléaire.
En tant que telle, la Russie a développé et continue de
perfectionner des systèmes hautement efficaces mais à prix modique pour vaincre
la défense antimissile. Ils sont installés sur tous nos systèmes de missiles
balistiques intercontinentaux.
En outre, nous nous sommes lancés dans le développement
de la prochaine génération de missiles. Par exemple, le ministère de la Défense
et les entreprises de l’industrie des missiles et de l’aérospatiale sont en
phase active de test d’un nouveau système de missiles doté d’un lourd missile
intercontinental. Nous l’avons appelé Sarmat.
Sarmat remplacera le système Voevoda fabriqué par l’URSS.
Son
immense pouvoir était universellement reconnu. Nos collègues étrangers lui ont même donné un nom assez
menaçant (SS-18 Satan).
Cela
dit, les capacités du missile Sarmat sont beaucoup plus grandes. Pesant plus de
200 tonnes, il a une phase de décollage courte, ce qui le rend plus difficile à
intercepter pour les systèmes de défense antimissile. La portée du nouveau missile lourd, le nombre et la
puissance de ses ogives sont plus importants que ceux de Voevoda. Sarmat sera
équipé d’un large éventail de têtes nucléaires puissantes, y compris
hypersoniques, et les moyens les plus modernes d’échapper à la défense
antimissile. Le haut degré de protection des lanceurs de missiles et les
capacités énergétiques importantes du système permettront de l’utiliser dans
n’importe quelles conditions.
Pourriez-vous montrer la vidéo, s’il vous plaît ?
La portée du Vevevoda est de 11 000 km alors que le
Sarmat n’a pratiquement aucune restriction de portée.
Comme le montre la vidéo, il peut attaquer des cibles à
la fois via les pôles Nord et Sud.
Sarmat est un missile formidable et, en raison de ses
caractéristiques, n’est pas troublé par les systèmes de défense antimissile les
plus avancés.
Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là. Nous avons
commencé à développer de nouveaux types d’armes stratégiques qui n’utilisent
pas du tout des trajectoires balistiques lorsqu’elles se dirigent vers une
cible et, par conséquent, les systèmes de défense antimissile sont inutiles
contre elles, absolument inutiles.
Permettez-moi d’apporter des précisions concernant ces
armes.
Les armes avancées de la Russie sont à la pointe de la
technologie, une réalisation unique de nos scientifiques, concepteurs et
ingénieurs. L’une d’entre elles est une unité de production d’énergie nucléaire
à petite échelle qui peut être installée dans un missile comme notre dernier
missile lancé par air X-101 ou le missile américain Tomahawk – un type
similaire mais avec une portée des dizaines de fois supérieure, des dizaines,
en pratique une portée illimitée. Il s’agit d’un missile furtif volant à basse
altitude transportant une ogive nucléaire, avec une portée presque illimitée,
une trajectoire imprévisible et une capacité à contourner les zones
d’interception. Il est invincible contre tous les systèmes de défense
antimissile et de défense anti-aérienne existants et à venir. Je vais
le répéter plusieurs fois aujourd’hui.
Fin
2017, la Russie a lancé avec succès son plus récent missile à propulsion
nucléaire sur le terrain d’entraînement central. Pendant son vol, le moteur
nucléaire a atteint sa capacité de conception en fournissant la propulsion
nécessaire.
Maintenant
que le lancement du missiles et les essais au sol ont été couronnés de succès,
nous pouvons commencer à développer un type d’arme complètement nouveau, une
arme nucléaire stratégique équipant un missile avec un système de propulsion
nucléaire.
Envoyez la vidéo, s’il vous plaît.
Vous pouvez voir comment le missile contourne les
intercepteurs. Comme la portée est illimitée, le missile peut manœuvrer aussi
longtemps que nécessaire.
Comme
vous le savez sans doute, aucun autre pays n’a développé quelque chose comme
ça. Il y aura quelque chose de similaire un
jour mais à ce moment-là, nos gars auront trouvé encore mieux.
Maintenant,
nous savons tous que la conception et le développement de systèmes d’armes sans
pilote est une autre tendance commune dans le monde. En ce qui concerne la Russie, nous avons développé des
engins submersibles sans pilote qui peuvent se déplacer à de grandes
profondeurs (je dirais des profondeurs extrêmes) par des voies
intercontinentales, à une vitesse plusieurs fois supérieure à celle des
sous-marins, des torpilles de pointe et de toutes sortes de navires de surface,
même les plus rapides. C’est vraiment fantastique. Ils sont silencieux,
très maniables et n’ont pratiquement aucune vulnérabilité à exploiter par
l’ennemi. Il n’y a tout simplement rien dans le monde capable de leur résister.
Les
véhicules sous-marins sans pilote peuvent transporter des ogives
conventionnelles ou nucléaires, ce qui leur permet d’engager diverses cibles,
notamment des groupes d’aéronefs, des fortifications côtières et des
infrastructures.
En
décembre 2017, une unité de production d’énergie nucléaire innovante pour ce
véhicule sous-marin sans équipage a complété un cycle d’essai qui a duré de
nombreuses années. Le moteur nucléaire est unique pour sa petite taille tout en
offrant un rapport poids/puissance incroyable. Il est cent fois plus petit que
les unités qui alimentent les sous-marins modernes, mais il est encore plus
puissant et peut passer en mode combat, c’est-à-dire atteindre une capacité
maximale 200 fois plus vite.
Les
tests effectués nous ont permis de commencer à développer un nouveau
type de vecteur stratégique qui peut transporter des armes
nucléaire massives.
Lancez la vidéo, s’il vous plaît.
À propos, nous n’avons pas encore choisi de noms pour ces
deux nouvelles armes stratégiques, le missile de croisière à portée illimitée
et le véhicule sous-marin sans pilote. Nous attendons des suggestions du
ministère de la Défense.
On sait que les pays à fort potentiel de recherche et de
technologie de pointe développent activement des armes dites hypersoniques. La
vitesse du son est généralement mesurée en nombre de Mach en l’honneur du
scientifique autrichien Ernst Mach, connu pour ses recherches dans ce domaine. Un Mach est égal à 1 062 kilomètres par heure à une
altitude de 11 kilomètres. La vitesse du son est Mach 1, les vitesses
entre Mach 1 et Mach 5 sont appelées supersoniques, et l’hypersonique est
supérieure à Mach 5. Bien sûr, ce type d’arme procure des avantages
substantiels dans un conflit armé. Les experts militaires pensent que ce
système serait extrêmement puissant et que sa vitesse le rendrait invulnérable
aux systèmes actuels de défense antimissile et aérienne, puisque les missiles
intercepteurs ne sont, en termes simples, pas assez rapides. À cet égard, il
est tout à fait compréhensible que les principales armées du monde
cherchent à posséder une telle arme idéale.
Amis,
la Russie a déjà une telle arme.
L’étape
la plus importante dans le développement des systèmes d’armes modernes a été la
création d’un système de missile hypersonique de haute précision ; comme
vous le savez déjà, c’est le seul du genre au monde. Les essais ont été achevés
avec succès et, en outre, le 1er décembre de l’année dernière,
ces systèmes ont commencé leur service d’essai sur les aérodromes du District
militaire sud.
Les caractéristiques de vol uniques de l’avion
transporteur à grande vitesse permettent la livraison du missile au point de
décharge en quelques minutes. Le missile volant à une vitesse hypersonique, dix
fois plus rapide que la vitesse du son, peut également manœuvrer pendant toutes
les phases de sa trajectoire de vol, ce qui lui permet également de vaincre
tout système de défense anti-aérienne et anti-missile actuel, et je pense
futur, délivrant des ogives nucléaires et conventionnelles à une distance de
plus de 2 000 kilomètres. Nous avons appelé ce système Kinzhal
(Dagger).
Vidéo,
s’il vous plaît.
Mais ce n’est pas tout ce que j’ai à dire. Une véritable
percée technologique est le développement d’un système de missiles stratégiques
avec un équipement de combat fondamentalement nouveau, une aile volante, qui a
également été testée avec succès. Je vais répéter une fois de plus ce que nous
avons dit à plusieurs reprises à nos partenaires américains et européens
membres de l’OTAN : nous ferons les efforts nécessaires pour neutraliser
les menaces posées par le déploiement du système de défense antimissile
américain. Nous l’avons mentionné lors des discussions et nous l’avons
même dit publiquement. Retour en 2004, après les exercices des forces
nucléaires stratégiques lorsque le système a été testé pour la première fois,
j’avais dit ce qui suit lors d’une réunion avec la presse (C’est embarrassant
de me citer, mais c’est la bonne chose à dire ici) :
Ainsi, j’avais dit : « Alors que d’autres
pays augmentent le nombre et la qualité de leurs armes et de leur potentiel
militaire, la Russie devra également s’assurer qu’elle possède des armes et une
technologie de nouvelle génération.
À cet égard, je suis ravi de vous
informer que les expérimentations réussies au cours de ces exercices
nous permettent de confirmer que les forces armées russes, les
Strategic Missile Forces, recevront prochainement de nouveaux systèmes d’armes
à haute vitesse hypersonique et à haute précision capables de frapper des
cibles à des distances intercontinentales et pouvant ajuster leur altitude
et leur trajectoire pendant qu’ils voyagent. C’est
une déclaration très importante car aucun pays dans le monde n’a à ce jour de
telles armes dans son arsenal militaire. » Fin de citation.
Bien sûr, chaque mot a un sens parce que nous parlons de
la possibilité de contourner les zones d’interception. Pourquoi avons-nous fait
tout cela ? Pourquoi en avons-nous parlé ? Comme vous pouvez le voir,
nous n’avons pas caché nos plans et nous en avons parlé ouvertement,
principalement pour encourager nos partenaires à discuter. Je le répète,
c’était en 2004. Il est étonnant qu’en dépit de tous les problèmes économiques,
financiers et ceux de l’industrie de la défense, la Russie soit restée une
grande puissance nucléaire. Non, personne ne voulait vraiment nous
parler du problème et personne ne voulait nous écouter. Alors écoutez
maintenant.
Contrairement
aux types d’équipements de combat existants, ce système est capable d’effectuer
un vol intercontinental à des vitesses supérieures à Mach 20.
Comme
je l’ai dit en 2004, en atteignant sa cible, le missile de croisière en
vol plané s’engage dans des manœuvres latérales intensives – horizontales et
verticales – sur plusieurs milliers de kilomètres. C’est ce qui le rend absolument invulnérable à tout
système de défense aérienne ou antimissile. L’utilisation de nouveaux matériaux
composites a permis à ce type de missile de réaliser un vol guidé à
longue distance pratiquement dans des conditions de formation d’un plasma. Il vole
vers sa cible comme une météorite, comme une boule de feu. La température à sa surface atteint 1600-2000 degrés
Celsius, mais le missile est guidé de manière fiable.
Lancez la vidéo, s’il vous plaît.
Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons pas montrer
l’apparence extérieure de ce système ici. C’est toujours très important.
J’espère que tout le monde comprend cela. Mais laissez-moi vous assurer que
nous avons tout cela et que cela fonctionne bien. De plus, les entreprises
industrielles russes se sont lancées dans le développement d’un nouveau type
d’arme stratégique. Nous l’avons appelé l’Avangard.
Nous sommes bien conscients qu’un certain nombre d’autres
pays développent des armes avancées avec de nouvelles propriétés physiques.
Nous avons toutes les raisons de croire que nous avons une longueur
d’avance à ce propos – du moins dans les domaines les plus essentiels.
Nous
avons réalisé des progrès significatifs dans le domaine des armes laser. Ce
n’est plus seulement un concept ou un plan. Ce n’est même pas dans les premières étapes de
production. Depuis l’année dernière, nos troupes ont été armées d’armes laser.
Je ne veux pas révéler plus de détails. Ce n’est pas
encore le moment. Mais les experts comprendront qu’avec de tels armements, la
capacité de défense de la Russie s’est multipliée.
Voici
une autre courte vidéo.
Ceux
qui s’intéressent aux équipements militaires sont invités à suggérer un nom
pour ce nouvel armement, ce système de pointe.
Bien
sûr, nous allons affiner cette technologie de pointe. Évidemment, il y a beaucoup plus de développement que ce
que j’ai mentionné aujourd’hui. Mais cela suffit pour l’instant.
Je tiens spécialement à souligner que les armes
stratégiques nouvellement développées – en fait, de nouveaux types d’armes
stratégiques – ne sont pas le résultat de quelque chose qui nous est resté de
l’Union soviétique. Bien sûr, nous nous sommes appuyés sur quelques idées de
nos prédécesseurs ingénieux. Mais tout ce que j’ai décrit aujourd’hui est le
résultat de plusieurs dizaines d’organismes de recherche, de bureaux d’études
et d’instituts.
Des milliers, littéralement des milliers de nos experts,
des scientifiques exceptionnels, des designers, des ingénieurs, des
travailleurs passionnés et talentueux ont travaillé pendant des années, tranquillement,
humblement, de façon désintéressée, avec un dévouement total. Il y a beaucoup
de jeunes professionnels parmi eux. Ils sont nos vrais héros, avec notre
personnel militaire qui a démontré les meilleures qualités de l’armée russe au
combat. Je veux m’adresser à chacun d’entre eux et dire qu’il y aura absolument
des prix, des prix et des titres honorifiques, mais comme j’ai souvent
rencontré de nombreux participants en personne, je sais que vous n’êtes pas à
la recherche de prix. Le plus important est d’assurer la sécurité de notre pays
et de notre peuple de manière fiable. En tant que président et au nom du peuple
russe, je tiens à vous remercier pour votre travail acharné et ses résultats. Notre
pays en a tellement besoin.
Comme
je l’ai déjà dit, tous les futurs produits militaires sont basés sur des
progrès remarquables qui peuvent, devraient être et seront utilisés dans les
secteurs civils de haute technologie. Je voudrais souligner que seul un pays
doté du plus haut niveau de recherche fondamentale et d’éducation, d’une
recherche développée, de la technologie, des infrastructures industrielles et
des ressources humaines peut développer avec succès des armes uniques et
complexes de ce type. Vous pouvez voir que la
Russie a toutes ces ressources.
Nous allons développer ce potentiel et nous concentrer
sur la réalisation des objectifs ambitieux que notre pays s’est fixés en termes
de développement économique, social et d’infrastructure. Une défense efficace
servira de garantie au développement à long terme de la Russie.
Je tiens à réaffirmer que chacun des systèmes d’armement
que j’ai mentionnés est particulièrement important. Plus important encore,
l’ensemble de ces avancées permet au ministère de la Défense et à l’état-major
général de développer un système de défense complet, dans lequel chaque pièce
du nouvel équipement militaire se verra attribuer un rôle approprié. En plus
des armes stratégiques actuellement en alerte de combat et bénéficiant de mises
à jour régulières, la Russie disposera d’une capacité de défense qui garantira
sa sécurité à long terme.
Bien sûr, il y a beaucoup de choses à faire en matière de
construction militaire, mais une chose est déjà claire : la Russie possède
une armée moderne, de haute technologie, assez compacte compte tenu de la
taille du territoire, centrée sur le corps des officiers, dévouée à son pays et
prête à tout sacrifier pour son peuple. Tôt ou tard, d’autres armées auront
également la technologie, les armes, même les plus avancées. Mais cela ne nous
inquiète pas, puisque nous les avons déjà et que nous aurons de meilleurs
armements à l’avenir. Ce qui importe, c’est qu’ils n’auront jamais des gens ou
des officiers comme le pilote major Romain Filipov.
J’espère que tout ce qui a été dit aujourd’hui fera
réfléchir à deux fois un agresseur éventuel, puisque des mesures hostiles
contre la Russie, telles que le déploiement de défenses antimissiles et le
rapprochement des infrastructures de l’OTAN à la frontière russe, deviennent
inefficaces en termes militaires et entraînent des coûts injustifiés, les
rendant inutiles pour ceux qui promeuvent ces initiatives.
Il était de notre devoir d’informer nos partenaires de ce
que j’ai dit aujourd’hui sous les engagements internationaux auxquels la Russie
avait souscrit. Le moment venu, les experts des ministères des Affaires
étrangères et de la Défense auront de nombreuses occasions de discuter de
toutes ces questions avec nos partenaires, si bien entendu ils le
désirent.
Pour ma part, je dois noter que nous avons mené le
travail de renforcement des capacités de défense de la Russie dans le cadre des
accords actuels de contrôle des armements ; nous ne violons rien. Je
devrais dire spécifiquement que la force militaire croissante de la Russie
n’est une menace pour personne ; nous n’avons jamais eu l’intention
d’utiliser ce potentiel pour des objectifs offensifs et encore moins agressifs.
Nous ne menaçons personne, nous n’attaquerons personne et
nous ne saisirons rien de qui que ce soit sous la menace des armes. Nous
n’avons besoin de rien. C’est exactement le contraire. J’estime nécessaire de
souligner (et c’est très important) que la puissance militaire croissante de la
Russie est une garantie solide de la paix mondiale car cette puissance préserve
et maintiendra la parité stratégique et l’équilibre des forces dans le monde,
qui, comme on le sait, a été et reste un facteur clé de la sécurité
internationale après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à nos jours.
Et à ceux qui, au cours des 15 dernières années, ont
essayé d’accélérer une course aux armements et cherché un avantage unilatéral
contre la Russie, ont introduit des restrictions et des sanctions illégales du
point de vue du droit international visant à restreindre le développement de
notre nation, y compris dans le domaine militaire, je dirai ceci : tout ce
que vous avez essayé d’empêcher par une telle politique est déjà advenu.
Personne n’a réussi à brider la Russie.
Maintenant, nous devons être conscients de cette réalité
et être sûrs que tout ce que j’ai dit aujourd’hui n’est pas un bluff – et ce
n’est pas un bluff, croyez-moi – et donnera à réfléchir, et éloignera, ceux qui
vivent dans le passé et sont incapables de regarder vers l’avenir, pour qu’ils
cessent de faire tanguer le bateau dans lequel nous sommes tous et qui
s’appelle la Terre.
À ce propos, je voudrais noter ce qui suit. Nous sommes
grandement préoccupés par certaines dispositions de la révision de la posture
nucléaire [des États-Unis], qui élargissent les possibilités de réduire le
seuil d’utilisation des armes nucléaires. Derrière des portes closes, on peut
dire n’importe quoi pour calmer quelqu’un, mais on lit ce qui est écrit. Et ce
qui est écrit est que cette stratégie peut être mise en action en réponse aux
attaques d’armes conventionnelles et même à une cyber-menace.
Je dois noter que notre doctrine militaire dit que la
Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires uniquement en
réponse à une attaque nucléaire, ou une attaque avec d’autres armes de
destruction massive contre le pays ou ses alliés, ou un acte d’agression contre
nous avec l’utilisation d’armes conventionnelles qui menacent l’existence même
de l’État. Tout cela est très clair et spécifique.
Ainsi, je vois qu’il est de mon devoir d’annoncer ce qui
suit. Toute utilisation d’armes nucléaires contre la Russie ou ses alliés,
armes de courte, moyenne ou de portée quelconque, sera considérée comme une
attaque nucléaire contre notre pays. Les représailles seront immédiates,
avec toutes les conséquences qui en découlent.
Il ne devrait y avoir aucun doute à ce sujet. Il n’y a
pas besoin de créer plus de menaces pour le monde. Au lieu de cela,
asseyons-nous à la table des négociations et imaginons ensemble un système
nouveau et pertinent de sécurité internationale et de développement durable
pour la civilisation humaine. Nous disons cela depuis le début. Toutes ces
propositions sont toujours valables. La
Russie est prête pour cela.
Nos politiques ne seront jamais basées sur des
déclarations prétendant à l’exceptionnalisme. Nous protégeons nos intérêts et
respectons les intérêts des autres pays. Nous observons le droit international
et croyons au rôle central inviolable de l’ONU. Ce sont les principes et les
approches qui nous permettent de construire des relations fortes, amicales et
égalitaires avec la majorité absolue des pays.
Notre partenariat stratégique global avec la République
populaire de Chine en est un exemple. La Russie et l’Inde bénéficient également
d’une relation stratégique spéciale privilégiée. Nos relations avec de
nombreux autres pays dans le monde entrent dans une nouvelle phase dynamique.
La
Russie est largement impliquée dans les organisations internationales. Avec nos
partenaires, nous faisons progresser des associations et des groupes tels que
l’OTSC, l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS. Nous faisons la
promotion d’un programme positif à l’ONU, au G20 et à l’APEC. Nous sommes
intéressés par une coopération normale et constructive avec les États-Unis et
l’Union européenne. Nous espérons que le
bon sens prévaudra et que nos partenaires opteront pour un travail honnête sur
un pied d’égalité.
Même si nos points de vue divergent sur certains points,
nous demeurons des partenaires parce que nous devons travailler ensemble pour
relever les défis les plus complexes, assurer la sécurité mondiale et
construire le monde futur, de plus en plus interconnecté, avec des processus
d’intégration de plus en plus dynamiques.
La Russie et ses partenaires de l’Union économique
eurasienne cherchent à faire un groupe d’intégration mondialement compétitif.
L’agenda de l’UEE comprend la construction d’un marché commun pour
l’électricité, le pétrole, les produits pétroliers et le gaz, l’harmonisation
des marchés financiers et la mise en relation de nos autorités douanières. Nous
continuerons également à travailler à un plus grand partenariat eurasien.
Collègues,
C’est une période de changement pour le monde entier et
ceux qui sont prêts et capables de changer, ceux qui agissent et
progressent prendront les devants. La Russie et son peuple ont exprimé
cette volonté à chaque moment décisif de notre histoire. En seulement 30 ans,
nous avons subi des changements qui ont pris des siècles dans d’autres pays.
Nous
continuerons à tracer notre propre chemin avec confiance, comme nous l’avons
toujours fait. Nous allons rester unis, comme nous l’avons toujours fait. Notre
unité est la base la plus durable pour les progrès futurs. Dans les années à
venir, notre objectif est de renforcer davantage cette unité afin que nous
formions une équipe qui comprenne que le changement est nécessaire et soit
prête à consacrer son énergie, ses connaissances, son expérience et son talent
à la réalisation d’objectifs communs.
Les défis et les objectifs ambitieux donnent un sens
particulier à nos vies. Nous devons être audacieux dans nos plans et nos
actions, prendre des responsabilités et des initiatives, et devenir plus
forts, ce qui signifie être utiles à nos familles, à nos enfants, à tout le
pays ; changer le monde et notre pays pour le mieux ; et créer la
Russie dont nous rêvons tous. Ce n’est qu’alors que la prochaine décennie et
l’ensemble du XXIe siècle seront sans aucun doute l’âge des
triomphes exceptionnels pour la Russie et notre succès commun. Je crois que ce
sera le cas.
Merci.
Traduit par Diane et jj, relu par
Catherine pour le Saker francophone
La
source originale de cet article est Le
Kremlin / The Saker
Copyright
© Président Vladimir Poutine, Le
Kremlin / The Saker, 2018
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